Présentation

Utopies féministes au travail
Réorganiser, Redéfinir, Abolir
Jeudi 6 et vendredi 7 novembre 2025, 8h30-18h
Université de Strasbourg
Salle In Quarto, bâtiment Le Studium
2 rue Blaise Pascal — Strasbourg, France
S’y rendre
ENTRÉE LIBRE ET OUVERTE À TOUS•TES
En anglais et français, avec sous-titres simultanés
Diffusion en direct :
https://www.youtube.com/@canalc2live186
Diffusion en différé :
https://www.canalc2.tv/
Conférencière invitée :
Jessica Gordon-Nembhard, Professor of Community Justice and Social Economic Development, Department of Africana Studies, John Jay College, CUNY
Autrice de Collective Courage: A History of African American Cooperative Economic Thought and Practice (Philadelphia: Pennsylvania University Press, 2014).
Invitées table ronde :
Katia GENEL, Professeure de philosophie, Sophiapol, Université Paris Nanterre
Maud SIMONET, Directrice de recherche en sociologie au CNRS, Laboratoire IDHE.S Nanterre
Résumé du colloque :
Bien que les utopies féministes aient fait l’objet d’un corpus de recherches important, notamment dans le domaine littéraire, le paradigme spécifique du travail au sein de ces expériences et imaginaires a reçu une attention limitée.
L’objectif de ce colloque est d’explorer dans quelle mesure et de quelles manières le travail (à la fois comme lieu d’oppression et d’émancipation) sert de paradigme dans la construction d’utopies féministes.
Les utopies liées à la sphère du travail, et leur contenu politique repris au sein de certaines théories critiques du travail, s’inscrivent en particulier dans le patrimoine du socialisme utopique. Bien qu’il ait été marqué par des influences féministes radicales, éphémères et souvent oubliées, ainsi que par un matrimoine aujourd’hui mis en lumière par la recherche en histoire, les constructions politiques de « ce que le travail pourrait devenir » restent largement façonnées par des figures telles que Fourier, Owen ou Saint-Simon.
Pourtant, les critiques féministes ont largement mis en évidence en sciences sociales les définitions androcentriques du travail, élargissant le champ à des cadres théoriques alternatifs. Malgré ces critiques, le développement historique du capitalisme – avec sa division du travail genrée et racialisée (entre autres) – peut certainement encore aujourd’hui être considéré comme dystopique, un « mauvais lieu », conduisant certaines penseuses féministes à rejeter l’idée d’égalité dans un tel contexte.
Ce colloque mobilisera alors le concept d’utopie pour sa fonction centrale : « confronter le problème du pouvoir » en décalant les perspectives et en introduisant « un sens du doute qui fait voler l’évidence en éclat » (Ricoeur). Tout en affirmant la nécessité de l’utopie dans la pensée critique, nous soulignons également l’importance, dans la construction utopique, de tenir compte des politiques d’émancipation dans leur multiplicité. Par conséquent, nous accepterons les conceptions de l’utopie à la fois comme un outil critique réflexif et comme un outil heuristique de transformation sociale. Trois modes de construction utopique pourront être envisagés : 1. Réorganiser le travail ; 2. Redéfinir le travail ; 3. Abolir le travail
Publication :
Nous prévoyons de publier les communications les plus pertinentes sous la forme d’un livre en anglais en open access avec un éditeur renommé sur le thème Feminist Utopias at Work.